I Présentation de l’émission.

       L'évolution de la société place chaque individu devant une multitude de choix. L'engagement clair et assumé d'une option ou d'une autre suscite discussions, échanges et controverses. Avec "C'est mon choix", France 3 propose, quotidiennement en début d'après-midi, une émission, qui à l’instar de sa grande sœur de la deuxième chaîne "Ca se discute", est composée d’interventions de personnes de milieux différents qui peuvent donner envie à chacun de faire ses propres choix et d'assumer qui il est, ou de devenir qui il voudrait être.

        Dans cette nouvelle émission, Évelyne Thomas reçoit chaque jour quelques invités qui exposent au public et aux téléspectateurs comment et pourquoi ils sont parvenus à un choix de vie décisif.

        Rejoints au fil de l'émission par quatre personnes (des proches ou des personnes ayant regretté d'avoir pris la même direction), les invités témoignent, débattent et répondent aux questions et aux remarques du public recueillies par la présentatrice.

II Thème et résumé de l’émission diffusée le 30 mars 2000.

        L’émission du 30 mars 2000 avait pour sujet l’éducation scolaire sur le mode de l’école buissonnière. Le thème s’énonçait ainsi : "Je refuse de mettre mes enfants à l’école".

          Adeline, 13 ans et Mélaine, 18 ans, dont les parents avaient, pour des raisons exposées au cours de l’émission, décidé de ne pas les envoyer à l’école et de leur offrir une éducation par eux-mêmes, étaient les deux invités de l’émission qui devaient se prêter aux interrogations de l’animatrice et du public. Après une présentation des invités, l’animatrice avait pour rôle d’animer un débat à l’échelle de la salle.

III Analyse du débat.

1) Enregistrement de l’émission :

          L’émission enregistrée à la Maison de la Radio repose sur le système du direct filmé en multicam et est transmise en différé. Le tournage de "C’est mon choix" est donc réalisé plusieurs jours avant sa diffusion. De ce fait, il est possible, lors du montage, de couper des séquences ou des interventions jugées indécentes ou choquantes. Ces coupures, qui ont pour but d’affranchir l’émission de certaines lourdeurs, sont rares, mais elles peuvent parfois être dérangeantes au sens où on ne laisse pas s ‘exprimer librement tous les intervenants de la même façon. De plus, il est possible lors du montage de résoudre les problèmes imprévus en matière de gestion des invités ou du public sur le plateau, qui se produisent parfois malgré une préparation rigoureuse en coulisses.

        La suppression de certaines scènes, et c’est un premier point d’analyse, est une méthode de réalisation à double tranchant car elle permet de rendre l’émission plus didactique, moins lourde et surtout plus divertissante, ce qui à l’heure du déjeuner est un point crucial pour toucher un public qui à ce moment de la journée, cherche à se reposer. Cependant, par ce biais, on occulte également une certaine part des témoignages qui, malgré leur subjectivité, peuvent avoir une importance pour le téléspectateur qui se fonde sa propre opinion à partir d’un ensemble d’arguments dont il fait par lui-même, la synthèse.

2) L’interview :

        Pendant l’émission, la présentatrice anime son débat en interrogeant tour à tour les différents intervenants. Les questions qu’elle pose aux invités sont, en large majorité, des questions ouvertes ce qui signifie qu’elles amènent l’interrogé à apporter une réponse explicite et argumentée. Il en est d’ailleurs de même pour les questions que posent les personnes du public.

        L’interview est directive. Elle vise à répondre à une problématique donnée par le thème de l’émission. L’animatrice cherche à élargir la thématique par des questions préparées avant l’enregistrement et qui ont pour but que l’émission puisse apporter une réponse assez générale et détaillée. L’ordre des interrogations d’Évelyne Thomas, leur formulation, ainsi que le moment où elles sont posées n’a rien d’aléatoire et, est le fruit d’une préparation réfléchie.

3) Critique de l’information :

        L’émission "C’est mon choix" est réalisée en multicam ce qui permet de varier les plans. L’animatrice est tantôt hors champ quand elle parle, comme le sont aussi les intervenants à certains moments. L’alternance des cadres permet de donner un certain relief à l’émission et semble même fondamentale à sa vocation didactique.

        Le point le plus critiquable de cette émission est le fait qu’elle dégénère souvent. La présentatrice perd le contrôle de la situation, et les invités, dans un chahut infernal, s’emportent, parlant tous en même temps. A la différence de "Ca se discute" où Jean-Luc Delarue donne la parole aux personnes les unes après les autres, l’émission de France 3, dans son déroulement, manque de rigueur. On a parfois plus l’impression d’assister à un combat de coqs qu’à un débat, ce qui est très dommage. En fait, dans ces moments d’effervescence,  le son, à cause du brouhaha causé par certains invités ou par les sifflements du public, finit par paraître anodin car les voix sont indicibles (à défaut d’être inaudibles ! ! !).

IV Conclusion.

        L’émission d’Évelyne Thomas confronte des personnes de milieux très hétéroclites. Elle offre donc au téléspectateur un panache d’opinions très large, ce qui lui permet de se faire un avis sur le thème proposé. Les questions posées sont très intéressantes et la  structure de l’émission est rigoureuse et ingénieuse. Cependant, il est fort regrettable que le montage apporte à ce programme, une certaine subjectivité en ôtant des scènes parfois instructives qui ont le seul tort de développer des idées minoritaires sur le plateau ou contradictoires avec "l’idéologie"  de la chaîne. Enfin, il est déplorable, pour une émission censée donner la parole à tout le monde, afin de réfléchir collectivement, d’être si désordonnée parfois et de susciter tant de remous et de chahut.

 

Sommaire.